ESS = économie sociale et solidaire, c’est-à-dire les associations, coopératives, mutuelles, fondations et sociétés respectant les critères d’utilité sociale définis par la loi. Hors France, on dit aussi tiers secteur, économie sociale, entrepreneuriat social ou entreprises sociales avec des périmètres et représentations variables selon le lieu. Plus globalement, l’ESS rassemble les organisations de la société civile intervenant avec un but autre que lucratif (au sens de l’intérêt financier personnel).
ESS, commerce et banque
Depuis 2014, la loi française inclut dans l’ESS les organisations qui respectent trois conditions : un but autre que le seul partage des bénéfices, une gouvernance démocratique, une gestion avec affectation des bénéfices pour l’entreprise et des réserves financières obligatoires & impartageables entre les membres. Sur la base de cette définition, les commerçants tels que Leclerc, Intermarché ou Système U feraient partie de l’ESS, ainsi que le Crédit Agricole, le Crédit mutuel, les Banques Populaires, les Caisses d’épargne. Dans le commerce, les têtes de réseau ont bien une gouvernance coopérative, mais leurs magasins sont des structures 100% lucratives. Côté banques, les mutualistes réunissent bel et bien des caisses locales et régionales organisées en coopérative; mais leurs réseaux sont largement diversifiés avec des structures de droit commun, parfois cotées. Ces grandes entreprises sont différentes de l’imaginaire commun de « l’économie solidaire » qui renvoie aux innovations sociales, au développement local, à l’économie du social (santé, sanitaire et tout ce qui touche au soin à l’autre).
Efficacité et bien commun
Certaines initiatives sont immédiatement lisibles et sympathiques par la générosité de leurs projets. Mais les plus efficaces pour servir le bien commun sont celles qui ont réussi à grandir et imposer leur modèle sur le marché concurrentiel à une large échelle. Avec la mode du tout-dérégulation des années 80 et 90, ces grands acteurs ont oublié les fondements qui les avaient fait naître. Mais ils les redécouvrent aujourd’hui, comme l’illustre par exemple la décision du groupe bancaire BPCE de sortir de la Bourse leur filiale Natixis spécialisée sur la gestion d’actifs et les grandes fortunes.